Escapade d’été en montagne

Avant de revenir l’automne prochain autour des zones humides pour poursuivre la présentation de ces milieux dans une seconde partie, je vous emmène quelques temps en montagne, pendant les beaux jours, depuis les forêts de pins jusqu’aux cimes lunaires de l’île. La montagne est un monde à part, isolé, isolant, escarpé et déroutant. L’Homme y est petit et conditionné par un milieu naturel hostile et fascinant. Bonne visite…

Punta minuta au petit matin.

 

L’aventure commence souvent par un passage en forêt. Tôt le matin, le ballet d’oiseaux est souvent conséquent. L’époque est celle des naissances. Chaque espèce s’affaire à nourrir ses petits en attendant leur envol, et même un peu après, le temps de trouver ses habitudes.

Aussi, si le pas est assez léger et votre compagnie assez discrète, vous pourriez éventuellement croiser le chemin d’autres animaux plus farouches... La forêt est un refuge pour la vie, elle abrite du froid, du chaud, elle tamise la neige et les rayons de soleil, elle retient d’importantes quantités d’eau, ce qui fait d’elle un écosystème déterminant pour la biodiversité. Alors lorsqu’on la traverse, il faut s’y faire petit, discret, rester sur les traces humaines et écouter, il paraît que le son des oiseaux apaise les âmes !

La vie est partout, les couleurs aussi, c’est évidemment le bon moment pour observer la flore. Et si le sol est bien humide, attention à ne pas mettre le pied sur une salamandre, vous pourriez avoir la chance d’en croiser une, dix, trente..!

 

La forêt est un sujet infini qui sera approfondi à une autre occasion, alors disons que nous la quittions pour gagner en altitude, dominer la vallée et encore un peu rapetisser dans un monde toujours plus grand.

Ici dans le Verghellu, la sortie du bois promet un beau changement d’échelle !

 

Alors que nous réserve la suite ? Où diriger le regard en sortie de bois ? Si vous avez été discrets et que toute la forêt n’a pas sonné l’alerte à votre passage, vous êtes à ce moment presque invisibles pour les habitants des cimes. Regardez bien le paysage qui se déploie devant vous avant d’y mettre les pieds, encore une fois, les jumelles seront vos alliées. Mais n’oubliez pas, en face, ils sont chez eux et ont l’habitude de tout observer pour survivre !

 
 
 

Encore quasi-incognito je me cache entre quelques pins et des gros blocs de roches, avec mes jumelles j’épie toute la vallée avec la sensation d’être invisible… Jusqu’à ce qu’un certain oiseau vienne me déloger, tranquillement, il me survole de près puis se pose à une centaine de mètres sur un grand pin… Je crois bien que celui là m’observe depuis un moment, peut-être même depuis le départ de la randonnée si ça se trouve, et maintenant tout le monde est au courant…il est si discret…

 

Le Grand corbeau est le patrouilleur des cimes

 
 
 

Que faire une fois découvert ? Attendre et se faire oublier ? Ou marcher, gagner les cimes pour tout dominer ?

Hors forêt, aux yeux de tous, tout n’est pas forcément perdu. Cheminer sur les vieux sentiers empruntés parfois depuis des centaines d’années par l’homme est primordial. L’animal connaît nos habitudes et suivre ces anciennes routes pédestres est un gage de confiance pour celui qui vous observe. Quittez cette trace, trahissez sa confiance et réduisez drastiquement vos chances de les observer.

 
 
 
 

Tout en haut, les cimes sont des sanctuaires, véritables frontières entre vallées. Les vents ascendants y portent les plus grands oiseaux, les mouflons y cherchent un peu de fraicheur, de tranquillité et de sécurité. Les conditions de vie y sont souvent les plus difficiles et rigoureuses, ainsi la vie qui s’y trouve est probablement plus sensible qu’ailleurs dans un contexte de réchauffement global et brutal du climat. Certaines espèces dépendantes de conditions hivernales classiques comme la magnifique Niverolle alpine sont probablement en train de disparaitre de l’île, faute de neige et d’eau. D’autres, comme le Crave à bec rouge y font leur apparition et nous rappellent que la vie sauvage n’est pas un monde figé, mais un monde qui s’habitue sans cesse aux conditions de vie et de mort.

 
 
 
 

Accenteur alpin

 

Trouver une place libre sur la crête, prendre le temps d’observer, écouter…Il se passera forcément quelque chose ! La curiosité est animale, une fois confiante de votre position, la bête sauvage vient souvent s’informer, s’assurer et même parfois quémander…

 
 
 
 

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Merci. Martin

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